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Qu'est ce que la Fraternité orthodoxe?
L'orthodoxie en Occident
La présence d’orthodoxes en Europe de l’Ouest est principalement la conséquence de différentes vagues migratoires aux 20e et 21e siècles. L’orthodoxie cependant n’est pas étrangère au christianisme historique existant en Occident, catholique et protestant,  elle s’enracine dans le patrimoine commun de l’ensemble des chrétiens.
À l’échelle mondiale, le monde orthodoxe est constitué d’un ensemble d’Églises régionales qui, tout en jouissant d'une large indépendance administrative, se reconnaissent mutuellement et sont unies par leur foi commune. Du fait de l’Histoire, les centres de ces Églises régionales (certains sont appelés patriarcats) sont établis entre les Balkans, l’Europe de l’Est et le Proche-Orient. Aujourd’hui, en Europe de l’Ouest, l'organisation administrative de l’Église orthodoxe n'est pas encore unifiée. Cela provient notamment du fait que le paysage orthodoxe y est assez contrasté. On y trouve: 1/de nombreux émigrés (Bulgares, Chypriotes, Géorgiens, Grecs, Libanais, Moldaves, Palestiniens, Roumains, Russes, Serbes, Syriens, Ukrainiens,…); 2/ les descendants d’immigrés qui, tout en s’étant totalement assimilés à leur pays d’installation, ont conservé la foi orthodoxe; 3/ tous ceux qui sont venus à l’orthodoxie, indépendamment de leurs origines, notamment des milieux occidentaux. Cette diversité peut devenir  source de richesse et se révéler une véritable expérience de communion dans l'altérité. En pratique, cependant, il faut reconnaître que les communautés orthodoxes en Occident ont souvent tendance à se replier sur leur identité d’origine. Pour les ressortissants immigrés, il n’est pas rare, en effet, que la communauté ecclésiale constitue un lien privilégié avec le pays d’origine. De telles communautés restent alors rattachées aux structures ecclésiastiques du pays d’origine, ce qui entrave la rencontre entre les différents orthodoxes présents en Occident et fait obstacle à une ouverture de l’orthodoxie aux cultures et sociétés occidentales. Cette situation est malheureusement  aggravée lorsque des tensions surgissent  entre les Églises régionales.
Il faut cependant remarquer que, l’ébullition intellectuelle des dernières décennies de l’Empire russe a initié une  féconde rencontre entre la foi orthodoxe et la pensée moderne. Ainsi, dès les années 1920, lors de la première émigration russe, une orthodoxie ouverte à l’Occident a commencé à voir le jour, notamment à Paris.

Dans ce contexte, depuis plus de 50 ans, la Fraternité orthodoxe œuvre en Europe occidentale. Grâce à l’engagement bénévole de ses membres, elle s’efforce de contribuer à rendre le patrimoine religieux et intellectuel de l’orthodoxie accessible au monde occidental, ainsi qu'à rassembler, par delà leurs origines, autour de leur foi commune, les orthodoxes dispersés dans les différents pays d’Europe de l’Ouest.
Des membres de la Fraternité orthodoxe ont activement soutenu l’initiative des évêques orthodoxes en France de se regrouper en un organe de concertation unique l'Assemblée des Évêques orthodxoe de France (AEOF). Cette initiative a, par la suite, été explicitement approuvée par les différentes Église orthodoxes régionales et mise en place en diverses régions du monde.
Il y a l’espoir que de telles assemblées épiscopales puissent, un jour, jouir de suffisamment d'autonomie vis-à-vis des Églises régionales d'origine. Cela permettrait davantage d’unité entre les communautés orthodoxes présentes en Occident et susciterait un plus grand dialogue de l’orthodoxie non seulement avec les autres Églises chrétiennes, mais aussi avec les cultures et sociétés sécularisées d'Europe occidentale.

Répartition géographique des Églises orthodoxes en Europe



Un espace de témoignage et d’amitié
Dans la situation particulière où se trouve l’Église orthodoxe en Europe occidentale, la Fraternité orthodoxe réunit donc des personnes et des groupements souhaitant œuvrer ensemble pour assurer le témoignage présent et futur de l'Église orthodoxe là où ils vivent.

Ce témoignage ne peut être véritable que s’il s’exprime à travers un amour mutuel authentique, (cf. Jn 13,35) dépassant toutes les barrières qui entravent l’unité des fidèles. C’est pourquoi la Fraternité s’efforce d’organiser ou de favoriser tout ce qui peut permettre aux orthodoxes présents en Europe occidentale d’approfondir leur foi et de mieux se connaître au-delà de toutes les barrières juridictionnelles, ethniques, linguistiques, culturelles,…

Ce témoignage d’amour est également appelé à s’étendre auprès des autres confessions chrétiennes ainsi que des autres religions ou convictions.


S’efforçant d’approfondir la vie eucharistique et la redécouverte du patrimoine de l'orthodoxie, la Fraternité se propose donc :

  • de susciter la rencontre des orthodoxes entre eux dans un esprit de respect mutuel, de compréhension et d'amitié, notamment par l’intermédiaire de congrès.
  • d'apporter un soutien à la vie des paroisses ainsi qu’à celle des fidèles, par l’intermédiaire de services.
Ainsi la Fraternité n'a de réelle existence qu'à travers les Congrès et les services qu'elle développe.


Statut canonique


La Fraternité rassemble les fidèles (clercs et laïcs) souhaitant se mettre au service de l’unité et du témoignage de l’Église. La Fraternité se place donc sous l’autorité de tous les évêques canoniques orthodoxes présents ou représentés en Europe occidentale.


La Fraternité se considère comme un instrument provisoire permettant l’implantation en Europe occidentale d’une vie ecclésiale unifiée, cette unité étant sanctionnée par une structure ecclésiale unifiée au service de tous les fidèles orthodoxes.


Ses membres servent la vie des diocèses et des paroisses où ils sont engagés et s'efforcent simultanément de remédier aux inconvénients qu'entraîne la multiplicité de juridictions. Ils sont au service de leurs évêques respectifs et, s'il y a lieu, des Assemblées épiscopales locales.


Ils sollicitent de la part des évêques et de leur primat, critiques, conseils et impulsions. Les évêques en charge pastorale de fidèles en Europe occidentale sont respectueusement invités à bénir les activités de la fraternité et à participer aux réunions du Conseil. Ils sont chaleureusement conviés à venir présider collégialement les congrès.




Fonctionnement

Les membres : Rejoindre ou quitter la Fraternité est entièrement libre : il n'existe pas d’affiliation formelle ni de cotisation obligatoire. Tous ceux qui se sentent concernés collaborent et participent aux activités de la Fraternité comme ils le souhaitent, selon leurs compétences et disponibilités.

Le Conseil se réunit de façon annuelle, il est ouvert à tous ceux qui partagent ses objectifs de service et de témoignage. On y discute des grandes orientations de la Fraternité et de toutes ses activités. Il est appelée à réfléchir sur les orientations concernant l’avenir.

Le Bureau se réunit chaque fois que cela est nécessaire pour délibérer sur les orientations de la Fraternité et sanctionner la gestion passée. Il se compose des responsables des services et mouvements et de l'instance exécutive qui assure le fonctionnement de la Fraternité autour du Secrétaire Général.


Actuellement le Conseil de la Fraternité est coordonné par le secrétaire général Daniel LOSSKY.

La personnalité morale de la Fraternité orthodoxe est assurée grâce à une association loi 1901, siège social : 21 rue Malakoff — 92600 Asnières-sur-Seine.


Les origines de la Fraternité

Dès les années 20 du siècle précédent, le souci d’un témoignage orthodoxe local et unifié se fit sentir. En 1925 la première liturgie en langue française fut célébrée à l’Institut saint Serge. Puis l’année suivante, sur l’initiative du père Lev Gillet la paroisse francophone de la Transfiguration et sainte Geneviève s’est ouverte, boulevard du Montparnasse.

Par la suite, dans les années 50, un petit groupe s’est formé autour de la revue orthodoxe francophone Contacts, constitué par Jean Balzon, Germaine Revault d’Allonnes, Olivier Clément, Elisabeth Behr Sigel. Ce réseau s’est ensuite étendu à d’autres pays européens. Cela a aboutit à la formation d’une Fraternité parisienne ainsi que d’un comité de coordination de la jeunesse orthodoxe.

Ces initiatives ont permis qu’en 1971 se réunisse pour la première fois un congrès de la jeunesse orthodoxe rassemblant plus de 300 orthodoxes de diverses origines, issus de juridictions différentes, tous animés par le souci d’une expression unifiée de l’orthodoxie en Europe occidentale.

Pour continuer sa mission, la Fraternité a ensuite adopté, en 1974, la forme d’une association régie par la loi 1901.

Vous pouvez consulter ici quelques documents fondamentaux.